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Le buyback and burn est une stratégie couramment utilisée en tokenomics. Elle consiste pour un projet à racheter ses propres tokens sur le marché, puis à les détruire, afin de réduire l’offre en circulation.

Ce mécanisme repose sur la loi de l’offre et de la demande. En effet, en diminuant l’offre, le prix des tokens peut potentiellement augmenter, comme l’illustre le graphique ci-dessous.

Courbe offre et demande

Pour en savoir plus, consultez notre article : Le buyback and burn, qu’est-ce que c’est ?

Cependant, bien que couramment utilisée, cette approche présente plusieurs limites :

  • Absence de création de valeur intrinsèque 
  • Risques de manipulation
  • Problèmes potentiels de liquidité
  • Impact limité sur le long terme

Ces limites ont conduit à l’apparition d’alternatives conçues pour y remédier, ainsi que le recours à des mécanismes complémentaires.

Alternative 1 : Buyback and make

Le buyback and make est une alternative innovante au modèle classique de buyback and burn. Plutôt que de détruire les tokens rachetés, ils sont réinjectés dans l’écosystème pour financer des initiatives stratégiques, stimuler l’adoption et créer de la valeur à long terme.

Ainsi, cette approche transforme un mécanisme de destruction en un moteur de croissance durable, en exploitant pleinement le potentiel des tokens.

L’apparition de cette alternative répond à une question fondamentale : pourquoi détruire quelque chose qui a de la valeur alors qu’il pourrait être utilisé pour développer l’écosystème et renforcer l’engagement des utilisateurs ?

Fonctionnement du buyback and make

  1. Rachat des tokens

Le projet rachète ses propres tokens sur le marché en utilisant une partie de ses revenus ou de ses réserves. Selon les objectifs du projet, ce rachat peut être ponctuel, régulier, automatique ou manuel.

Les tokens peuvent être utilisés immédiatement pour des actions stratégiques. Alternativement, ils peuvent être stockés temporairement dans une trésorerie, pour être réinvestis ultérieurement selon les besoins du projet.

  1. Réutilisation des tokens 

Les tokens rachetés sont utilisés pour :

  • Récompenser les utilisateurs en redistribuant des tokens pour encourager l’engagement, la fidélité et la participation à l’écosystème.
  • Financer de nouveaux projets, comme le développement de produits ou services innovants.
  • Inciter les contributeurs, en encourageant les développeurs ou créateurs à enrichir l’écosystème.
  • Améliorer la liquidité, en les injectant dans des pools de liquidité pour stabiliser les échanges et réduire la volatilité.

Avantages du buyback and make

  • Économie circulaire : Les tokens rachetés sont réutilisés pour renforcer l’écosystème, créant un cycle de valeur durable.
  • Stimulation de la croissance : Cette stratégie soutient des initiatives stratégiques qui favorisent l’innovation et l’adoption à long terme.
  • Engagement renforcé : En proposant des incitations, le buyback and make encourage une participation active des utilisateurs et renforce leur implication dans la vie du projet.
  • Renforcement de la valeur: Plutôt que de réduire artificiellement l’offre, cette approche alternative au buyback and burn augmente la demande de manière organique en multipliant les cas d’utilisation des tokens.
  • Plus grande liquidité : En injectant les tokens rachetés dans des pools de liquidités, le projet stabilise le marché, réduit la volatilité et facilite les échanges pour tous les utilisateurs.

Exemple: Nexo

Nexo illustre parfaitement l’application de l’approche buyback and make avec son token $NEXO. Les tokens rachetés sont placés dans une réserve dédiée (Investor Protection Reserve), où ils sont réutilisés ultérieurement pour payer des intérêts, soutenir la liquidité et fidéliser les utilisateurs. 

Tous les rachats sont transparents et soumis à une période de blocage de 12 mois avant leur utilisation.

Alternative 2 au buyback and burn : Programmes de staking

Le staking est un mécanisme qui permet de retirer temporairement des tokens de la circulation sans les détruire. En effet, les détenteurs verrouillent leurs tokens dans un smart contract en échange de récompenses.

Bien qu’il ne remplace pas directement le buyback and burn, le staking constitue un complément stratégique à d’autres mécanismes comme le buyback and make.

Fonctionnement du staking 

  1. Verrouillage des tokens. Les utilisateurs verrouillent leurs tokens dans un smart contract pour une durée déterminée.
  1. Réception des récompenses. En contrepartie, les utilisateurs reçoivent des tokens supplémentaires ou des intérêts. Cela les incite à conserver leurs tokens sur le long terme.

Avantages du staking 

  • Stabilisation ou croissance des prix : Les tokens sont retirés temporairement de la circulation, créant une rareté qui soutient la stabilité du marché et favorise la hausse potentielle des prix.
  • Réduction sans destruction : Contrairement au burn, le staking conserve les tokens pour une réintégration ultérieure.
  • Engagement à long terme : Le staking incite les utilisateurs à conserver leurs tokens.
  • Participation active : Dans les réseaux Proof-of-Stake, les stakers contribuent également à sécuriser le réseau.
  • Contrôle de l’inflation : Le staking limite l’inflation en réduisant l’offre de tokens disponible sur le marché. De plus, en régulant leur émission à travers les récompenses et en incitant les utilisateurs à les restaker, il atténue l’impact des nouvelles créations de tokens.

Exemple : Ethereum 2.0 (ETH)

Ethereum 2.0 illustre parfaitement les avantages du staking en tant que complément au buyback and burn ou à d’autres mécanismes alternatifs. Environ 28 % de l’offre totale d’ETH est stakée, au moment de l’écriture de ces lignes. Cela réduit l’offre en circulation et crée une rareté relative qui soutient les prix.

Les stakers contribuent également à sécuriser le réseau tout en recevant des récompenses, ce qui renforce leur engagement à long terme.

A retenir

  • Buyback and burn : Le projet rachète des tokens sur le marché et les détruit définitivement pour réduire l’offre en circulation et créer une rareté artificielle.
  • Buyback and make : Le projet rachète des tokens sur le marché pour les réinjecter activement dans l’écosystème et soutenir des initiatives spécifiques.
  • Staking : Les utilisateurs verrouillent leurs propres tokens dans le protocole pour recevoir des récompenses tout en réduisant temporairement l’offre en circulation.